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Consommer local au Québec, et à Montréal particulièrement


2 avril: comme tous les pays et régions du monde, l'Italie, la France… le Québec fait face à une situation tout à fait inédite, où les élans de solidarité sont merveilleux à voir.

Les travailleurs (médicaux, services de 1ere nécessité publics ou privés …) en première ligne sont particulièrement admirables, certaines initiatives du monde de l'entrepreunariat sont véritablement extraordinaires, les actions d'entraides, les actes citoyens de respect au Québec me dressent les poils et chaque jours je suis vraiment reconnaissante d'avoir la chance de vivre à Montréal (et même un peu en Estrie) …


Je suis particulièrement admirative de la résilience, de la force et de l'unité québécoise. Je mesure aujourd'hui l'intensité de la fierté québécoise. Et même son sens 1er. Celui de s'être construit une identité, seul, sans soutien, affrontant des crises précédentes, dans un climat difficile et avec un petit marché mais particulièrement solidaire.


Économiquement on va traverser une période compliquée. Oui ça va bien aller mais oui il va falloir parler des vraies affaires et prendre en compte le marché québécois.


Le business / les affaires c est pas tout. Mais le business ce n'est pas rien. Ce sont des emplois et le sort des familles et notamment des familles au Québec.

"Consommez local" sera bientôt l'injonction post covid-19.

Alors il va falloir prendre en compte le changement du marché des consommateurs québécois. Et comme je ne connais pas tout, mais seulement un peu Montréal, parlons de Montréal.


Postulat :

Il faut consommer local pour soutenir et relancer l'économie

Problématique : il faut connaître les produits locaux avant de pouvoir - et avoir envie - de les acheter et les consommer.

Solution: il faut que les marques locales soient visibles et communiquent (à hauteur des marques d'importation) auprès de TOUS les montréalais.


Postulat :

Les québécois (nés au Québec) sont déjà sensibilisés à la consommation locale.

Problématique : Montréal n'est pas constitué QUE de Montréalais natifs.

Solution:

Il va falloir prendre en compte le changement du marché québécois, composé à l'heure actuelle d'une immigration de plus en PLUS grande. Ex: 150 000 français à Montréal


Postulat :

Consommer québécois lorsqu'on n'est pas québécois n'est pas une priorité: par méconnaissance des produits, parce qu ils sont souvent plus chers… parce que nous n'avons pas d'affect particulier avec telle ou telle marque…

Problématique: créer de l'affect avec les marques du Québec auprès d'une cible de consommateurs

Solution: faire connaître les marques québécoises auprès de cette cible sur des supports qu'ils lisent, écoutent, regardent.


Postulat :

Les français ne consomment que très peu les médias majeurs locaux, et le discours d'un québécois sur un produits n'a pas le même impact qu'une recommandation d'un produit par une autre personne née dans le même pays avec les mêmes références culturelles.

Problématique: comment faire connaître et apprécier un produit par une personne qui elle même sera prescripteur de ce produit auprès de son cercle amical et des nouveaux arrivants.

Solution: faire connaître les produits du Québec via des médias fait par et pour des français ici.

Et Non, créer de l'affect pour les marques du Québec ne passent pas par des pubs Facebook, ou du digital, mais bien par des relais humains, entre personnes qui se ressemblent.


Un exemple en chiffres:

5000 personnes entendent sur RMF le nom d' un produit québécois, 2% l'achète, sur ces 10 personnes, 3 aiment le produit. 1 personne le recommande à 2 amis nouvellement arrivés, qui eux même le recommanderont à 2 personnes nouvellement arrivées (sans que la marque ait à réinvestir) … vous voyez l'idée du client prescripteur ?


Aller chercher les nouveaux arrivants comme client, c'est communiquer auprès des immigrants montréalais déjà ici depuis plus de 4 ans. Ils sont les meilleurs commerciaux des marques auprès des nouveaux arrivants.


Attention on s'entend bien que les français ne vont pas sauver l'économie québécoise et sa consommation. Mais voir le marché des français comme un levier de croissance pour l'économie des compagnies quebecoises, et intégrer dans sa stratégie de communication les français comme consommateurs potentiels et les voir comme prescripteurs de vos produits auprès des nouveaux arrivants, ça c'est gagnant.

Le marché québécois a changé, et le profil des français aussi. L'histoire ne se reproduit pas. Il n'y a pas de colons. Et proposer des idées n est pas imposer ses idées. L'arrogance culturelle française est certainement une réalité puisqu'elle est perçue comme telle mais les profils des français ont bien changé.


Ce n'est plus des hordes d'étudiants qui achètent du seconde main sur Kijijiji l'air méprisant. On parle de personnes francophones, souvent diplômées, venues avec des devises euros à 1.5, des talents, des aventuriers solos ou des familles qui ont découvert ou vont découvrir le Québec avec enthousiasme parce que c est un choix.

Aucun français n'a "besoin" de venir vivre au Québec. Il le fait par choix. Et s'il est parfois outrancier même si ce n est pas défendable c'est parce qu il veut le meilleur pour le pays qu il a choisi. C est épidermique mais ça part le plus souvent d'une intention d'amélioration. Or s améliorer, n est- ce pas la direction que chacun d' entre-nous, souhaitons prendre ?


Chacun y va de ses réflexions autour de ses propres problématiques en ces temps si particulier.

Je ne pense pas faire ça aujourd'hui.

Ce qui est vrai pour les français au Québec est vrai pour tous les montréalais qui ne sont pas nés ici.


Le racisme (ou si le mot est trop fort, le protectionnisme sélectif en fonction de l'endroit où les personnes sont nées) ne mène à rien. Tirer profit d'une population non négligeable, travailler ensemble et se faire connaître c'est se comprendre au delà de nos cultures. Les appréhensions sont compréhensibles et historiques mais c'est aussi la construction d'une nouvelle histoire que de se reconnecter "pour vrai" . Et c'est aussi dans les crises qu'il faut affronter les réalités.


Et de cette connexion peut naître d'autres connexions plus larges. Pourquoi ne PAS exporter et faire connaître les produits ou services québécois sur d'autres marchés. Et la France est une belle porte d entrée sur l'Europe (soit dit en passant). Avec 150 000 français à Montréal, le marché test ici est un atout.


Entendons nous bien. Les français n 'ont pas l'esprit communautaire. En revanche, le naturel fait qu ils se rassemblent parce qu ils sont déjà culturellement proches et que leur situation au Québec les rapprochent. Mais ils ne sont pas communautaires pour autant. En revanche ce qui est certain c est qu ils sont toujours prescripteurs auprès de leur cercle, d' où l'idée du bouche à oreille important. Ils ne sont pas communautaires parce que les recommandations ne fonctionnent QUE si le produit ou service leur plaîse et non pas parce qu'il est fait au Québec par un français. Et dernière chose, il faut pour faire connaître les produits du Québec sur cette cible, avoir une vision " long terme" , parce qu il faut que les étapes d'adoption de la marque se fassent et qu'elles ne se font pas en 15 jours .


Oui j ai fait des généralités, ce que je n aime pas beaucoup mais les exceptions ne font pas la majorité.


Dernier point: sur RMF nous pourrions prendre le parti de ne faire connaître que les produits/services proposés par des français au Québec. Aider uniquement les entrepreneurs français du Québec. Mais mettre une frontière dans notre émission ou nos podcasts n'est vraiment pas notre vision. Nous souhaitons résolument faire connaître les meilleurs produits et services québécois parce que le Québec est le pays que nous avons choisi, que l avenir des générations suivantes est en jeu, et que dans cette génération il y a aussi notre fils né à ste Justine.

En bref je suis à votre disposition si vous souhaitez entrer en contact avec moi pour discuter… Qui sait ce que l'avenir d'une discussion pourrait nous apporter …


delphine@rmf-radio.com

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